L'affaire controversée du "théâtre" fait l'objet d'audiences à huis clos

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Un tribunal militaire de Moscou a ordonné que le procès très controversé dans lequel un dramaturge et un metteur en scène sont accusés d'avoir justifié le terrorisme se déroule à huis clos, sans que le public puisse en prendre connaissance. Cette décision a été prise un mois après le début du procès et après que les témoins de l'accusation ont fini de déposer.

  • La metteuse en scène Evgenia Berkovich et l'écrivaine Svetlana Petriychuk, détenues depuis près d'un an, risquent de longues peines d'emprisonnement pour apologie du terrorisme. Les poursuites engagées contre elles se fondent sur leur pièce primée, "Finist, the Brave Falcon", qui raconte l'histoire de femmes ayant quitté la Russie pour la Syrie afin d'épouser des combattants de l'État islamique. La pièce est basée sur des événements réels et a remporté plusieurs prix lors du plus grand festival de théâtre de Russie, les Masques d'or, qui est soutenu par le ministère de la culture. Les accusations étant liées au terrorisme, l'affaire est portée devant un tribunal militaire. 
  • Un examen de la pièce par le FSB a conclu que Berkovich et Petriychuk avaient délibérément créé une "vision romantique d'un terroriste" pour le rendre "intéressant et attirant pour les femmes et les jeunes filles". Les procureurs ont également allégué que la pièce était discriminatoire à l'égard des hommes russes en raison de sa représentation du mariage selon la charia. Berkovich et Petriychuk soutiennent que loin de justifier le terrorisme ou l'islamisme, la pièce sert à mettre en garde les jeunes femmes contre la propagande de l'IS ou le voyage pour se marier dans ses rangs.
  • La défense a été scandalisée par les arguments de l'accusation, et des experts indépendants ont comparé leur argument fondamental à celui selon lequel Crime et Châtiment de Dostoïevski "préconise le meurtre de vieilles femmes".
  • Le juge a ordonné le huis clos en raison de "menaces à l'encontre de l'un des participants à la procédure". Le tribunal n'a pas précisé qui aurait été menacé. L'accusation ayant déjà présenté ses preuves, seules les déclarations des témoins de la défense seront entendues à huis clos, ce qui, selon la défense, montre qu'il est évident que le tribunal tente de limiter l'examen et la couverture par le public des arguments qu'il oppose à l'accusation.
  • Quelques jours avant la clôture du procès, le tribunal a entendu un témoin anonyme qui avait filmé secrètement le spectacle et remis l'enregistrement à la police. Il a agi sur les conseils d'un ami musulman du Caucase du Nord et a été motivé par un sentiment de "responsabilité civile". Le témoin, qui s'est exprimé sous le pseudonyme de Nikita, a déclaré avoir vu dans la pièce "toutes sortes de justifications pour les terroristes d'ISIS". "Ma conscience était tourmentée par l'idée qu'il existait une telle pièce qui faisait la publicité des valeurs de l'islam radical, qui affirmait que la Russie était mauvaise, que nos hommes étaient mauvais et que là-bas, ils étaient tous bons", a-t-il déclaré au tribunal.

Pourquoi le monde doit-il s'en préoccuper ?

Ordonner le huis clos pour un procès très médiatisé signifie, à tout le moins, que la défense ne peut pas présenter ses arguments en public. Seule l'accusation, qui s'appuie sur une analyse manifestement biaisée et une dénonciation anonyme, sera dans le domaine public. Même si les audiences s'étaient déroulées ouvertement, il est peu probable que cela aurait fait une différence. Les tribunaux russes, surtout ces derniers temps, n'acquittent presque jamais les affaires liées au terrorisme ou à l'extrémisme.

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